L’essentiel pour la pratique
• La pneumonie est l’une des maladies infectieuses les plus fréquentes à travers le monde et elle est associée à une morbidité et une mortalité considérables (d’env. 10%). Pour faire la distinction entre une pneumonie et d’autres formes d’infections des voies respiratoires profondes, il est généralement indispensable de mettre en évidence un nouvel infiltrat lors d’un examen imagerie.
• En raison de la mortalité aiguë élevée qui y est associée, la pneumonie peut, en fonction de la sévérité et du patient, constituer une urgence médicale potentiellement fatale et elle requiert l’initiation immédiate d’une antibiothérapie empirique.
• Dans la pratique, l’évaluation du risque revêt une importance particulière. A cet effet, il convient non seulement de procéder à l’évaluation clinique, mais également d’utiliser des scores objectifs (CRB-65, critères majeurs/mineurs), car la prise en charge et donc le pronostic du patient peuvent s’en trouver améliorés.
• Tous les patients atteints de pneumonie ne nécessitent pas une prise en charge concomitante par un pneumologue. En cas d’évolution non compliquée, la plupart des patients peuvent être traités par le médecin de famille ou l’interniste en tenant compte des recommandations actuelles. Toutefois, en cas de comorbidités pulmonaires sévères, de suspicion d’un processus expansif pulmonaire, de complications de pneumonie ou de doutes quant au diagnostic de pneumonie, il est recommandé de se concerter précocement avec un pneumologue.
• En cas d’échec thérapeutique ou de réponse insuffisante au traitement administré jusqu’alors, une consultation pneumologique peut être utile pour bien aiguiller le diagnostic différentiel. Dans ces cas, des examens supplémentaires réalisés par le spécialiste sont bien souvent nécessaires.
• En raison de la complexité, du spectre d’agents pathogènes plus vaste (indication d’un prélèvement d’échantillons par méthode invasive?) et de considérations relatives au diagnostic différentiel, une consultation pneumologique précoce s’avère le plus souvent utile en cas de pneumonie nosocomiale et en cas de pneumonie chez un patient immunodéprimé sévère.