L’essentiel pour la pratique
• La pneumopathie induite par l’hydroxyurée (HU) est un diagnostic d’exclusion qui, compte tenu de son évolution potentiellement fatale, doit cependant être envisagé précocement en tant que diagnostic différentiel d’une pneumonie bactérienne ou virale.
• Une pneumopathie induite par l’HU peut survenir après une durée variable de traitement par HU (deux semaines à plusieurs années).
• Les symptômes les plus fréquents sont la toux sèche, la dyspnée et la fièvre, et parfois les douleurs thoraciques. La radiographie révèle le plus souvent des opacités en verre dépoli interstitielles bilatérales, des infiltrats réticulo-nodulaires et fréquemment aussi des épanchements pleuraux.
• L’évaluation diagnostique fait appel à la tomodensitométrie thoracique, suivie d’une bronchoscopie avec lavage broncho-alvéolaire pour rechercher une cause infectieuse. En cas de doute persistant quant au diagnostic, une biopsie (transbronchique, par ex. sous forme de cryobiopsie) est indiquée.
• La mesure la plus importante, comme pour les pneumopathies d’hypersensibilité de toute autre cause, consiste à interrompre immédiatement l’agent déclenchant (dans le cas présent, l’HU). Concernant l’initiation d’une corticothérapie, il n’existe pas de recommandations spécifiques pour la pneumopathie induite par l’HU. Par analogie avec les autres formes de pneumopathie d’hypersensibilité, une corticothérapie de courte durée est indiquée en cas d’évolution sévère.