Zoom sur...
Acné inversée (hidradénite suppurée)
Il s’agit d’une maladie cutanée inflammatoire chronique et progressive, évoluant par poussées, qui n’est souvent pas reconnue et dont le diagnostic n’est posé qu’après de nombreuses années.
Son incidence est d’environ 10 cas/100 000/an, avec une prévalence d’environ 1%. Elle présente un double pic de fréquence à l’âge de 20 ans et à l’âge de 40 ans. Les femmes sont nettement plus touchées que les hommes.
Le diagnostic est posé cliniquement. Les principaux critères sont 1. nodules inflammatoires groupés avec formation de fistules, 2. localisation typique axillaire, inguinale, inframammaire et périnéale et 3. évolution chronique et récidivante avec formation de cicatrices.
Les lésions provoquent des douleurs, un prurit, des suintements et une odeur nauséabonde, qui incommodent beaucoup les personnes concernées dans leur vie quotidienne mais aussi la nuit. Les douleurs ne peuvent parfois être maîtrisées qu’avec des opioïdes.
La pathogenèse n’est comprise que de manière fragmentaire. Des facteurs génétiques (mutations de gènes codant pour la gamma-sécrétase), hormonaux (excès d’androgènes), microbiens et immunologiques (facteur de nécrose tumorale [TNF-]alpha et interleukine [IL-]17) jouent un rôle.
Le tabagisme et l’obésité sont considérés comme des facteurs de risque, dont la signification causale n’a pas encore été établie. Le contrôle (pas facile) de ces deux facteurs peut améliorer considérablement l’évolution de la maladie.
Les traitements de 1e ligne comprennent des antibiotiques topiques (clindamycine) et systémiques (tétracyclines), ainsi que des injections intra-lésionnelles de corticoïdes.
Des immunosuppresseurs et l’adalimumab sont utilisés en 2e ligne. Les interventions chirurgicales de drainage et d’excision sont d’autres options thérapeutiques majeures.
La prise en charge des personnes concernées est exigeante et devrait impliquer des collègues de la médecine de premier recours, de la dermatologie et de la chirurgie. La compréhension de la gravité de cette maladie constitue la base pour parvenir à obtenir un soulagement, une amélioration voire un contrôle.
Am J Med. 2023,
doi.org/10.1016/j.amjmed.2022.09.025. Rédigé le 24.12.22_MK.