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Publié le 15.02.2023
Cet article explique les examens nécessaires, l’état actuel des connaissances sur la polysérite et la péricardite récurrentes idiopathiques ainsi que leur interrelation.
Tableau 1: Evolutions de la péricardite [5] | |
Aiguë | Rémission complète sans médicament après 6 semaines |
Persistante | Durée des symptômes entre 6 semaines et 3 mois ou persistance d’une indication de traitement dans cet intervalle de temps |
Chronique | Durée des symptômes ou indication de traitement supérieure à 3 mois |
Récurrente | Réapparition de symptômes après un intervalle sans traitement d’au moins 4 semaines |
Tableau 2: Critères diagnostiques de la péricardite de la «European Society of Cardiology» [5] | |
1. | Anamnèse: douleur thoracique typique (85–90%) |
2. | Clinique: frottement péricardique (jusqu’à 33%) |
3. | ECG: élévation ST / dépression PR dans diverses dérivations (jusqu’à env. 60%) |
4. | ETT: épaississement péricardique, épanchement péricardique (jusqu’à env. 60%, le plus souvent léger) |
→ Au minimum 2 critères | |
Critères/examens de soutien: | |
► | Imagerie: TDM avec produit de contraste ou IRM cardiaque |
► | Laboratoire: élévation de la CRP et/ou de la VS |
CRP: protéine C réactive; ECG: électrocardiogramme; ETT: échocardiographie transthoracique; IRM: imagerie par résonance magnétique; TDM: tomodensitométrie; VS: vitesse de sédimentation. |
Tableau 3: Principaux diagnostics différentiels de la péricardite et de la polysérite | |
► | Origine infectieuse |
Tuberculose (pays en développement env. 80%, pays occidentaux <1–-5%) Bactéries (<1%) Virus (coxsackievirus, échovirus, herpèsvirus [EBV, CMV, HHV-6, HSV, VZV], parvovirus B19, adénovirus, coronavirus, influenzavirus, VIH) Champignons (Histoplasma, Aspergillus, Blastomyces et Candida) Parasites (Echinococcus, toxoplasmes) | |
► | Origine idiopathique (80–90% des péricardites aiguës et récurrentes dans les pays industrialisés, >50% en cas d’hospitalisation)) |
► | Origine auto-inflammatoire / auto-immune |
Fièvre méditerranéenne familiale (FMF) Maladie de Still de l’adulte Arthrite juvénile systémique (AJS) «Tumor necrosis factor receptor-associated periodic syndrome» (TRAPS) Syndrome périodique associé à la cryopyrine (CAPS) Lupus érythémateux disséminé Polyarthrite rhumatoïde Syndrome de Sjögren Sclérose systémique Maladie de Behçet Vascularites associées aux ANCA, avant tout granulomatose éosinophilique avec polyangéite Fièvre rhumatismale Maladies inflammatoires de l’intestin Sarcoïdose | |
► | «Post-cardiac-injury syndrome» (PCIS) |
Syndrome post-infarctus du myocarde (syndrome de Dressler) Syndrome post-cardiotomie Post-traumatique | |
► | Origine néoplasique (5–10%) |
Très rarement, tumeurs primaires (bénignes: lipome, fibrome; malignes: surtout mésothéliome, angiosarcome, fibrosarcome) Métastases: avant tout cancers du poumon et du sein, mélanomes, lymphomes et leucémies | |
► | Radiothérapie |
► | Maladie du greffon contre l’hôte |
► | Origine médicamenteuse |
«Lupus-like syndrome» (procaïnamide, hydralazine, isoniazide, phénytoïne) Pénicilline dans le cadre d’une péricardite d’hypersensibilité avec éosinophilie Doxorubicine et daunorubicine, le plus souvent en association avec une cardiomyopathie | |
► | Origine métabolique/ endocrinologique |
Urémique Hypo-/hyperthyroïdie | |
ANCA: anticorps anti-cytoplasme des polynucléaires neutrophiles; CMV: cytomégalovirus; EBV: virus d’Epstein-Barr; HHV: herpèsvirus humain; HSV: virus herpès simplex; VIH: virus de l’immunodéficience humaine; VZV: virus varicelle-zona.. |
Tableau 4: Traitement médicamenteux de la péricardite et de la polysérite idiopathiques [5] | ||
Médicament | Posologie initiale | Diminution progressive/durée |
1. AINS+ (par ex. ibuprofène), en cas de contre-indication AAS [5] | Dose élevée, au min. 3× 600 mg/jour d’ibuprofène ou 750–1000 mg 3×/jour d’AAS, au moins jusqu’à la régression complète des symptômes et des valeurs inflammatoires | Diminution lente (par ex. ibuprofène par paliers de 200–400 mg) toutes les 1–2 semaines |
2. Colchicine [5] | <70 kg PC: 1× 0,5 mg/jour >70 kg PC: 2× 0,5mg/jour | <70 kg PC: 1× 0,5 mg/jour >70 kg PC: 2× 0,5 mg/jour 1er épisode: 3 mois A partir de la 1ère récidive: 6 mois Diminution progressive pas obligatoire; possible 1×/jour >70 kg ou tous les 2 jours pendant quelques semaines |
3. Antagonistes de l’IL-1; meilleures données disponibles pour l’anakinra* [22–24] | Par ex. anakinra: 100 mg/jour par voie sous-cutanée, 3 mois | Pas de données précises, exemple tous les 2 jours pendant 6 semaines, puis tous les 3 jours pendant 6 semaines |
4. Prednisone[5, 20, 21] | Les glucocorticoïdes devraient être évités. Si nécessaire, à la dose la plus faible possible, max. 0,2–0,5 mg/kg PC/jour | – >50 mg: 10 mg/jour toutes les 1–2 semaines – 25–50 mg: 5–10 mg toutes les 1–2 semaines – 15–25mg: 2,5 mg/jour toutes les 2–4 semaines – <15 mg: 1,25–2,5 mg/jour toutes les 2–6 semaines |
5. Ev. autres immunosuppresseurs [5], par ex. azathioprine [26] | Azathioprine jusqu’à max. 3 mg/kg PC | |
+ En principe, inhibiteurs de la Cox-1, pas de données pour les inhibiteurs de la Cox-2 * Selon les auteurs et diverses publications, nouveau traitement de deuxième ligne après l’échec d’une association AINS/colchicine AAS: acide acétylsalicylique; AINS: anti-inflammatoires non stéroïdiens; PC: poids corporel. |
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