Zoom sur…
Hépatite alcoolique
L’alcool provoque un large éventail de maladies hépatiques, allant de la stéatose, en passant par la stéatohépatite et la fibrose hépatique, jusqu’au développement d’une cirrhose.
L’hépatite alcoolique est une affection aiguë grave survenant chez des personnes qui souffrent déjà d’une hépatopathie alcoolique et qui continuent à consommer de l’alcool – il est intéressant de noter que l’on ne sait pas si la quantité d’alcool et/ou le mode de consommation jouent un rôle pathogène pertinent.
La prévalence est inconnue, mais elle est en augmentation (depuis la pandémie de COVID-19?), en particulier chez les jeunes adultes et les femmes.
Le diagnostic est établi cliniquement et sur la base de paramètres de laboratoire: l’ictère, la poursuite de la consommation d’alcool, une bilirubine >50 µmol/l et une AST/ALT >1,5 ont été proposés comme critères diagnostiques. D’autres maladies du foie (par ex. hépatite virale, auto-immune et ischémique, maladie de Wilson) doivent être exclues. Une biopsie est souvent effectuée.
Différents scores sont utiles pour estimer la mortalité – qui est nettement augmentée (20–50%)! – et la réponse à une corticothérapie.
Chez les malades ayant un score MELD («Model For End-Stage Liver Disease») élevé, les glucocorticoïdes ont un effet bénéfique à court terme. La mortalité à trois mois n’est toutefois pas influencée. Il en va de même pour un traitement antioxydant supplémentaire à base de N-acétylcystéine.
Le facteur le plus important pour le pronostic à long terme est l’abstinence d’alcool rigoureuse. Or, seule environ la moitié des personnes concernées y parviennent. Même après une éventuelle transplantation, le taux de succès reste décevant à cet égard. De nouveaux concepts sont nécessaires, avec des approches holistiques et multidisciplinaires.
N Engl J Med. 2023,
doi.org/ 10.1056/NEJMra2207599. Rédigé le 9.1.23_HU.