Zoom sur…
Fibrose pulmonaire idiopathique
La fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) est une maladie pulmonaire progressive qui se caractérise par une dyspnée d’effort, une toux et une limitation de la fonction pulmonaire.
Le patient phénotypique est de sexe masculin, âgé de >60 ans et (ancien) fumeur. L’examen clinique révèle des râles crépitants inspiratoires au niveau des deux bases (râles «velcro»), l’examen radiologique montre des infiltrats bilatéraux.
Les facteurs déclenchants d’une pneumopathie interstitielle doivent être activement recherchés: médicaments (amiodarone, nitrofurantoïne), collagénoses, anamnèse professionnelle (amiante), loisirs particuliers (élevage d’oiseaux).
Le contexte clinique détermine l’étendue des examens de laboratoire. Outre les analyses de routine, le dosage des anticorps anti-nucléaires (ANA), des anticorps anti-peptides cycliques citrullinés (anti-CCP) et de la créatine kinase (CK) fait partie du bilan de base.
En cas de fibrose sous-pleurale basale, d’aspect en rayon de miel («honeycombing») et de bronchectasies par traction, le diagnostic peut être posé par tomodensitométrie et sans histologie. Les chevauchements avec d’autres maladies pulmonaires fibrotiques sont toutefois fréquents. Une réunion multidisciplinaire («ILD Board») pour discuter du diagnostic et de la procédure est donc aujourd’hui la norme.
Les exacerbations aiguës (facteurs déclenchants: infections, aspirations, interventions chirurgicales thoraciques) s’accompagnent d’une mortalité élevée.
Pour le traitement spécifique de la FPI, deux substances antifibrotiques sont autorisées, lesquelles améliorent la progression fonctionnelle pulmonaire – sans traitement, la capacité vitale diminue d’environ 150–200 ml/an – et la mortalité. Limite: ces traitements n’ont aucune influence sur les symptômes!
L’oxygénothérapie complémentaire et les mesures de réhabilitation sont utilisées à titre de soutien. Les immunosuppresseurs ne jouent plus aucun rôle, excepté en cas d’exacerbation aiguë (niveau de preuve faible!).
Les personnes atteintes de FPI doivent être adressées précocement à un centre de transplantation.
Eur Respir J. 2023, doi.org/10.1183/13993003.00957-2022.
Rédigé le 4.2.23_HU.