Depuis le numéro 9/2011 du Forum Médical Suisse (FMS) j’ai repris la rubrique «Périscope» du Prof. Bruno Truniger. Cette page était percutante, drôle et toujours propre à la réflexion. Il fallait pourtant trouver une autre formule car marcher dans les traces de son prédécesseur n’amène souvent que des critiques, des comparaisons rarement flatteuses du style «c’était mieux avant». Un nouvelle mouture a été trouvée que vous avez lue (ou pas) pendant toutes ces années. La page, selon les vœux de la rédaction, a migré de l’arrière du FMS à la première ou deuxième page: quel honneur!
Mais voilà, l’heure est venue de lâcher la rampe. J’ai toujours écrit cette page avec très grand plaisir mais l’effort était conséquent: scanner et lire près de 30 à 40 articles chaque semaine, choisir les plus adéquats pour en faire un «long» résumé et 4 «miettes» n’était pas une sinécure. L’obligation d’une page hebdomadaire s’est lentement muée en une contrainte. Le choix des articles à résumer était souvent difficile. Fallait-il viser une audience de médecins installés ou hospitaliers? Etant moi-même un hospitalier (médecine interne et néphrologie) je n’ai pourtant jamais oublié la médecine générale (j’ai une fille installée comme interniste) et le travail extraordinaire des confrère installés. J’ai donc plutôt favorisé cette audience, choisissant des articles qui, soit pouvaient changer la pratique (diagnostic et traitement) de ces confrères soit apporter des connaissances nouvelles et changer un paradigme. Un autre défi était d’écrire de manière intelligible pour le plus de médecins possibles avec des formations extrêmement diverses sans tomber dans une vulgarisation bétifiante et superficielle.
Mais, l’âge (le «grand âge», celui où on est exclu de toute étude clinique!) a fait son lent travail et des pans entiers de la médecine ont commencé à m’échapper: génétique, oncologie «personnalisée», entre autres, malgré mes efforts pour rester «au courant». Donc: stop!
J’ai eu affaire au cours de ces années à quelques remarques parfois très vives pour mes petites phrases en fin des petits résumés (les «miettes») et parfois pour certains éditoriaux, en particulier pour des problématiques d’avortement dans certains Etats des USA et en Russie. J’ai essayé d’y répondre sans trahir mes convictions. Si j’ai pu choquer certains confrères qu’ils veuillent bien m’excuser mais sans sel la cuisine n’a pas de goût.
Je suis heureux que le Prof. Reto Krapf, avec qui j’ai eu l’immense plaisir de collaborer, ancien rédacteur en chef du FMS, reprenne la rubrique. Nul doute qu’il le fera à merveille et sous une forme totalement nouvelle.
Je souhaite une longue vie au FMS et je remercie toute cette excellente équipe d’EMH, tous les rédacteurs avec qui j’ai eu le bonheur de travailler. Jamais le problème linguistique n’a été un obstacle. Le FMS c’est aussi un exemple réussi de collaboration fructueuse de part et d’autre de la Sarine!
